« Les charges n'ont pas bougé en proportion, mais la facture, elle, oui ! »
(Série « Matériel, charges, prix… Les agris parlent machinisme », 9/10). Témoignage de Mickaël Peureux, installé avec ses deux frères à Paroy-sur-Saulx (52) en polyculture-élevage sur 550 hectares avec 150 vaches.
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Le parc de machines du Gaec de la Héronnière est conséquent : « On a huit tracteurs, dont trois Fendt, trois John Deere et deux Valtra, de 80 à 280 chevaux », énumère Mickaël Peureux. L’exploitation dispose également d’une moissonneuse-batteuse Claas Lexion 750, équipée d’une barre de coupe de 7,70 mètres, ainsi que d’un télescopique Manitou et d’une mélangeuse automotrice Tatoma pour l’élevage.
Pour le travail du sol, on trouve sous leurs hangars deux déchaumeurs Kuhn, l’un de 3,5 m à dents et l’autre de 5 m à disques, ainsi qu’une charrue 5 fers Kuhn aussi. Pour ce qui est du semis, on trouve un semoir monograine Kuhn de 8 corps et deux semoirs en ligne de 6 m, un Kverneland et un Horsch.
Côté organisation, la structure a évolué au fil du temps. Depuis 2001, la surface exploitée a augmenté progressivement, avec une étape importante en 2018, lorsque les compagnes des frères Peureux ont pris en charge une exploitation voisine, aujourd’hui exploitée sous la forme de la SCEA de l’Aigrette. Pour mutualiser les équipements entre les deux structures, ils créent en 2022 l’ETA du Bouvreuil. « Aujourd’hui, six des huit tracteurs et quasiment tout l’outillage sont à l’ETA », précise l’agriculteur. Celle-ci réalise à façon les travaux sur la SCEA.
Pour certains chantiers, le Gaec fait appel à une entreprise de travaux agricoles. « On sous-traite l’ensilage et la moisson du maïs. Une ensileuse, c’est un coût, mais aussi une main-d’œuvre spécifique et du temps. Il nous faudrait aussi revoir notre batteuse pour une machine à chenilles. Pour l’instant, ce n’est pas dans nos projets. »
« On doit faire plus vieillir notre matériel »
Même si la part des charges liées au machinisme reste stable depuis 2001 – « environ 50 % des charges » – leur montant, lui, a fortement augmenté. « En 2001, on exploitait 120 hectares. Aujourd’hui, on en travaille près de 500. Forcément, la facture a grimpé. » Les charges liées au machinisme représentent toujours la moitié des coûts, mais sur un montant total bien plus élevé qu’il y a vingt ans.
« On a toujours eu du matériel ici. Depuis que je suis arrivé, les frais sont concentrés sur le renouvellement du parc, ce qui nous laisse une certaine flexibilité », explique l’agriculteur. Mais cette flexibilité ne met pas les exploitants à l’abri de la flambée des prix des machines agricoles. « On voit bien la hausse depuis quelques années. Pour y faire face, on doit faire plus vieillir notre matériel. »
Et la Cuma ? Face à la question, une stratégie assumée : « On préfère acheter nos machines nous-mêmes. En Cuma, elles vieillissent plus vite, sont moins bien entretenues… et il faut parfois attendre pour les utiliser. » Une exception cependant : un semoir Horsch pris en Cuma avec deux voisins de confiance. « Sur le moment, c’était avantageux, mais avec du recul, cela aurait été plus simple de l’acheter nous-mêmes. »
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